MARION ANCELME

Website : http://www.marion-ancelme.fr/

Titre de 1' installation : Horloges

Prendre possession d'un appartement avant sa destruction,
En extraire avant toute disparition définitive les présences passées,
Être confronté au temps qui passe inexorablement,
Ressentir l'expérience du temps entre hier et maintenant,
Observer le temps, le grand facteur de destruction,
Se souvenir des êtres par la matière« tissu »,témoignage d'une vie passée,

Marion Ancelme est une artiste qui vit et travaille dans les Ardennes à Charleville-Mézières.
Après une formation à l'école des Beaux-Arts de Reims « ESAD », elle s'est formée à l'Art-Thérapie à« L'INECAT »Paris.

Travail de création autour de l'individu, de son rapport à l'autre, de sa place dans nos sociétés contemporaines. Travail autour de la naissance et de la renaissance des êtres. L'individu, la condition humaine sont au coeur de sa démarche artistique.


Ancelme Marion
Artiste plasticienne
www.marion-ancelme.fr
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L'Horloge

Horloge! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit: "Souviens-toi!
Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d'effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible;
Le Plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.
Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi!- Rapide, avec sa voix
D'insecte, Maintenant dit: Je suis Autrefois,
Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde!
Remember! Souviens-toi! prodigue! Esta memor!
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or!
Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup! c'est la loi.
Le jour décroît; la nuit augmente; souviens-toi!
Le gouffre a toujours soif; la clepsydre se vide .
Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard,
Où l'auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le Repentir même (oh! la dernière auberge!),
Où tout te dira Meurs, vieux lâche! il est trop tard!"

Baudelaire, Les Fleurs du Mal.

 

 

 

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